Marché locatif en 2024 : les signes annonciateurs d'une crise
Le marché de la location immobilière traverse une période de forte pression en France. Entre pénurie de biens, hausse des loyers et contraintes réglementaires, la situation reste complexe pour les locataires comme pour les propriétaires-bailleurs. L’Observatoire GH Location a publié un bilan pour janvier-septembre 2024, mettant en lumière les défis et évolutions majeurs de ce secteur.
Une offre en baisse face à une demande croissante
Le nombre de logements disponibles à la location a chuté de 5,2 % en un an, confirmant une tendance généralisée à travers les régions.
• L’Ouest résiste mieux : Des augmentations légères ont été observées en Bretagne (+1,3 %) et dans les Pays de la Loire (+1,2 %).
• Une contraction sévère ailleurs : Dans l’Est et le Sud, la baisse est plus marquée, atteignant -9,5 % dans les Hauts-de-France et -6,4 % en Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Cette diminution de l’offre s’explique par plusieurs facteurs :
1. Des propriétaires découragés par les hausses de taux de crédit immobilier et des réglementations plus strictes.
2. Un recul des constructions neuves, avec une baisse estimée à 20 % en un an.
3. Des locataires qui restent plus longtemps dans leur logement, en raison de difficultés d’accès à la propriété.
Une transition vers la location meublée
Les logements meublés, qui représentent désormais 38 % du marché locatif, connaissent une progression de +7,7 % en un an. Ce type de location attire les bailleurs pour plusieurs raisons :
• Des loyers plus élevés.
• Une flexibilité accrue pour récupérer leur bien.
• Des avantages fiscaux attractifs.
À l’inverse, l’offre de logements vides (non meublés) a chuté de -11,7 % sur la même période, avec des reculs particulièrement prononcés en Île-de-France (-19,3 %).
Des loyers en hausse généralisée
La tension sur le marché locatif se reflète dans l’augmentation des loyers, avec une moyenne nationale de 14,6 €/m², soit +4 % en un an.
• Les régions les plus abordables, comme la Bourgogne-Franche-Comté, affichent des loyers à 10,8 €/m².
• L’Île-de-France reste la plus chère, avec une moyenne de 25,6 €/m².
Dans les grandes villes, les loyers des logements meublés sont systématiquement supérieurs de plus de 20 % à ceux des non-meublés. À Paris, Nice et Marseille, les hausses atteignent respectivement +7,7 %, +6,6 % et +6 %.
Un marché de report contraint
Face aux obstacles à l’achat immobilier, de nombreux Français se tournent vers la location, amplifiant la pression sur le marché. Les nouvelles restrictions à venir, comme l’interdiction de louer des logements classés G au DPE à partir de janvier 2025, pourraient encore aggraver la situation. Environ 755 000 logements seraient concernés, représentant une perte potentielle de 1,5 % de l’offre locative nationale.